ORIGINE DES LETTRES
Savez-vous d’où viennent les lettres de l’alphabet que nous utilisons au quotidien dans nos échanges ? Nous vous disons tout dans cet article.
Le monde des lettres et des manuscrits
Depuis l'époque préhistorique, les peuples avaient la capacité de communiquer entre eux, soit par des signes, soit par des cris. Aujourd’hui, il nous est possible de transcrire les paroles dites ou entendues. Cela n'a pas toujours été le cas. On peut donc dire sans risque de se tromper que le langage écrit a connu une évolution notable. Les signes ont évolué pour donner l'alphabet qui, à son tour, a connu un long voyage au sein des différents peuples ainsi que de leur culture.
Pour certaines personnes, l'alphabet existait déjà à la création de l'univers. Une affirmation qui n’est pas vraiment exacte. Certes, les langues existaient, mais elles étaient plutôt matérialisées par des signes et des standards qui étaient ancrés dans les habitudes des peuples d'alors. Pour preuve, le peuple de la Mésopotamie considéré comme la plus ancienne des civilisations avait mis sur pied sa propre écriture caractérisée de cunéiforme, deux millénaires avant Jésus-Christ. Il apparaît, de ce fait évident, que l’écriture que nous connaissons aujourd’hui a connu bien de précurseurs.
L'écriture en général a eu sa source en Égypte à travers les hiéroglyphes qu'on considère toujours comme les ancêtres de l'alphabet. Il s'agissait de signes inscrits dans des murs ou des tables qui servaient d'écriture aux égyptiens. Cet ensemble de lettres et de symboles étaient représentatifs des sons, donc aidaient à les retranscrire. Le tout premier système d'écriture basé sur les hiéroglyphes était l’écriture proto-sinaïtique développée durant le XIXe siècle avant Jésus-Christ par les habitants de la péninsule de Sinaï.
Entre le XIVe et de XIIe siècle avant Jésus-Christ, une transcription sur des tablettes a été retrouvée en Ugarit. Il s'agissait de la transcription Ugarit qui, suivant les résultats des différentes recherches comportait 27 consonnes et 3 voyelles. Les différents travaux autour de cette forme d'écriture révèlent aussi qu'elle serait voisine de l'alphabet phénicien à travers une correspondance des différents signes qu'on y retrouve. L'alphabet latin qui est apparu beaucoup plus récemment est dérivé de ces deux systèmes de transcription. L’alphabet grec qui est le système apparu juste après celui des Phéniciens, s'est inspiré des différentes formes et connotations de son prédécesseur pour se former. Les Grecs étaient également conscients d'avoir emprunté la majorité de leur alphabet aux Phéniciens. Cela était matérialisé par le nom phoinikeia grammata (lettres phéniciennes) que ces derniers avaient donné à leur écriture.
Ce lien entre les Phéniciens et les Grecs a été observé plus tard, lors de la reprise des mêmes signes grecs par les Latins. C’est à partir de cette étape que l'alphabet à commencé son expansion dans le monde afin de conquérir des territoires qui étaient encore vierges. Chaque région, chaque culture et chaque peuple a donc efficacement su s'approprier le système alphabétique latin et l'adapter à ses propres réalités.
La langue française est un dérivé du latin. Par ailleurs, au XIIe siècle, le norrois oriental a engendré le suédois et le danois. Le norrois occidental, quant à lui, a donné naissance au Norvégien. Bien avant le premier millénaire avant Jésus-Christ, certaines langues se sont développées. Parmi ces dernières, on compte : les langues chamito-sémitiques, les langues indo-européennes et les langues sino-tibétaines. À l'instar des hiéroglyphes, certaines langues ou signes comme l'élamite linéaire, l'écriture de l’industrie, le proto-élamite, le syllabaire chypro-minoen, le linéaire et le crétois n'étaient pas facilement déchiffrables à l'âge de bronze.
Il a fallu attendre l'âge du fer pour que l’Europe du sud et le Proche-Orient puissent connaîtreles notions alphabétiques qui étaient jusque-là inconnues par les habitants de ces régions. L'évolution de l'écriture brahmique est venue renforcer l'usage des langues en Inde, 300 années avant Jésus-Christ. L'évolution de toutes ces différentes langues dans le monde ne les rendait pas systématiquement déchiffrables. Ainsi donc, en Amérique centrale, l'écriture isthmique qui est d'ailleurs la plus ancienne de la région apparue vers 500 ans avant Jésus-Christ enregistrait certaines difficultés et des divergences prononcées dans son déchiffrement.
En termes de classification des langues de nos jours, on distingue celle qui se fait par rapport à la typologie de ces derniers ainsi que la classification génétique. La première se rapporte au regroupement par rapport à leur structure ou leurs caractéristiques communes. La seconde se réfère à la généalogie des langues, c’est-à-dire leur appartenance à un groupe de langues de la même lignée. C’est grâce à ce regroupement des langues écrites que l'arbre généalogique de l'alphabet depuis la création de l'univers a été construit. Cette classification nous informe sur les langues écrites qui se ressemblent à travers leur structure ou ceux qui présentent des origines communes.
Tout bien considéré, l'alphabet n'a pas toujours été présent depuis l'aube de l'univers, encore moins les différents types dont l'usage est couramment fait de nos jours. Il est le fruit d'un long processus et d'une amélioration perpétuelle de signes que chaque groupe d’individus a su rapporter à ses réalités et modeler pour lui donner sa structure actuelle. Bien que de différentes formes et connotations actuellement, l'origine de la langue écrite reste et demeure unique : les signes.